Solomon Gursky
Auteurs   Richler, Mordecai (Auteur)
Edition  Sous sol , 2016
Collection   Feuil fiction
Collation   608 p
Format   21 cm
ISBN   978-2-36468-122-4
Prix   24,00 eur
Langue d'édition   français
Catégories   Roman
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Bibliothèque 1049122213416 R RICHAdulte / LOUANNECDisponible
Résumé : Où est le vrai, où est le faux, dans cette fresque épique qui fait du Canada un étourdissant pays d'aventures ? Il y a, bien sûr, une histoire. Mais elle est tissée de tellement d'épisodes et peuplée de tant de personnages que le roman devient une gigantesque fresque, épique et irrévérencieuse. Son titre original, Solomon Gursky was here ( SG était là ), donne peut-être mieux l'idée des pistes qu'il faut suivre. Celui qui se lance à la recherche dudit Solomon Gursky s'appelle Moses Berger, 52 ans, fils d'un écrivain qui avait atteint une sorte de célébrité en commettant l'imprudence, pour sa réputation, de se mettre au service d'un riche potentat, l'un des frères Gursky, qui aimait à humilier ses employés en leur demandant de commenter un tableau de Jackson Pollock accroché à l'envers. Moses Berger est lui aussi écrivain, un peu, et universitaire, souvent renvoyé pour cause de turpitude morale et ivrognerie. Dans sa cabane près du lac Memphrémagog, à la frontière américano-canadienne, il étudie archives, enregistrements, Mémoires et témoignages pour tenter de cerner l'itinéraire historique de la famille Gursky et de retracer la vie de Solomon. Mais jusqu'où Moses doit-il remonter ? Jusqu'à l'ancêtre Ephraim, qui, travaillant dans les mines alors qu'il n'était encore qu'un gamin, fit ses classes dans le Londres crasseux du XIXe siècle, à Whitechapel, comme faussaire, pickpocket, un peu proxénète aussi. En outre membre probable de l'expédition britannique de sir John Franklin, partie dans l'Arctique en 1845 pour trouver le passage du Nord-Ouest, disparue hommes et bâtiments dans le détroit de Victoria. Ephraim aurait été le seul survivant, ce dont beaucoup doutent, puisqu'à leur avis aucun Juif n'aurait pu faire partie de cette légendaire expédition. Ephraim aurait poursuivi par la suite ses activités délictueuses grâce à ses talents de polyglotte qui lui auraient permis d'endosser toutes les nationalités et les professions jusqu'à faire du trafic d'armes à La Nouvelle-Orléans pendant la guerre de Sécession. Ce serait donc l'ancêtre, Ephraim, parti fonder une église millénariste près de la mer Polaire, chez les Inuits, qui aurait mis le pied à l'étrier à Solomon Gursky, en lui apprenant à chasser les loups : mettre du miel autour de la lame d'un couteau pour que l'animal, affamé, se coupe la langue en léchant le miel et meure en perdant son sang. Solomon avait donc de qui tenir pour s'offrir, lui aussi, une vie aventureuse. En gurskyologue de plus en plus averti, Moses Berger suppose que Solomon combattit probablement sur la crête de Vimy pendant la Première Guerre mondiale, sortit du conflit comme pilote, côtoya George Bernard Shaw et Joan Miro. Légendes que tout cela ? Moses, entre deux cuites, qui le laissent effondré dans sa cabane perdue, ne peut que tenter de recomposer la saga des Gursky, dont quelques membres firent fortune dans la contrebande d'alcool, et réfléchir à la destinée de cette famille juive qui, autant que les descendants d'Ecossais, d'Irlandais ou de Polonais, a contribué à faire du Canada un curieux melting-pot. Paru en 1989, ce roman magistral, qui bénéficie aujourd'hui d'une nouvelle traduction, est signé d'un écrivain canadien à la réputation sulfureuse, encore peu connu en France, Mordecai Richler (1931-2001), qui fut peu conciliant avec quelques-uns de ses contemporains. Hommes d'affaires enrichis, clients des bars qui noient leurs soirées dans la bière et le tabac qui fait rire , antisémites et Juifs paranoïaques, femmes fatales ou n'osant le devenir, tous sont équitablement étrillés par la plume caustique de Richler. On peut se perdre dans son roman-fleuve, flotter dans la généalogie des personnages, être désarçonné par les changements d'époque. Pourtant, comme Moses Berger, le lecteur est littéralement aspiré par la destinée de la famille Gursky, emporté par l'agencement de ce monumental puzzle. Chercher à distinguer le vrai du faux serait vain, dans cette histoire géniale qui hisse le Canada aux plus hauts sommets des pays d'aventures. Un pays où même les perdrix se saoulent en picorant des pommettes fermentées.

Commentaires

j'ai beaucoup aimé ce roman où on apprends la culture juive souvent méconnue un peu difficile à lire cependant patricia
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